💥 Comprendre la guerre Musk-Trump

🔍 Pourquoi le dollar qui chute fait s'envoler nos actions françaises

Filite
4 min ⋅ 10/06/2025

Salut les lecteurs,

Au programme aujourd’hui :

  • 💥 Comprendre la guerre Musk-Trump

  • 🔍 Pourquoi le dollar qui chute fait s'envoler nos actions françaises

  • 🏛 Point marché

C’est parti


💥 Comprendre la guerre Musk-Trump

📌 Contexte

Elon Musk est l’entrepreneur à la tête de Tesla (véhicules électriques) et SpaceX, qui a bousculé les industries technologiques depuis deux décennies et très proche de Trump.

Début 2025, Trump lance le DOGE, un projet structurel visant à réduire la taille et la lourdeur de l’administration fédérale. L’objectif est d’économiser 2 000 milliards de dollars dans les dépenses publiques. Elon Musk rejoint ce projet pour l’aider.

De l’autre côté, Trump lance aussi le “ One Big Beautiful Bill ”, il s’agit ici d’une loi budgétaire pour réduire les dépenses fédérales, supprimer les dépenses jugées inutiles et promouvoir les énergies fossiles.

☝️ Faits

Le problème pour Elon est que Trump demande la suppression des subventions pour les véhicules électrique. C’est le couteau dans le dos pour Elon qui fait du lobbying intensif pour sauver ces subventions.

Une escalade de déclarations :

  • Musk : "Sans moi, Trump aurait perdu l'élection"

  • Trump : "Il devient fou, le plus simple serait d'annuler tous ses contrats gouvernementaux"

  • Musk : Sort une bombe en accusant Trump d'être lié à l'affaire Epstein.

Pour rappel : Jeffrey Epstein était un financier accusé d’avoir organisé un vaste réseau de trafic sexuel impliquant des mineures, avec des connexions à des personnalités puissantes. Il est mort en prison en 2019 dans des circonstances controversées, officiellement par suicide.

Face aux menaces de Trump, Musk annonce le démantèlement du vaisseau Dragon de SpaceX - celui qui transporte les astronautes américains vers la Station spatiale internationale.

🎯 Impacts

📉 Économiques

-14% pour l’action Tesla, soit 150 milliards de capitalisation évaporés. Les analystes de JPMorgan estiment que la suppression des aides pourrait amputer jusqu'à 3,2 milliards de dollars des profits annuels de Tesla - soit la moitié de ses bénéfices.

🏛️ Géopolitiques

Les contrats SpaceX avec la NASA sont dans le viseur. Si Trump met ses menaces à exécution, qui transportera les astronautes américains ? Retour à la dépendance russe ?

📱 Réseaux sociaux

X (ex-Twitter) devient le nouveau ring de boxe présidentiel. Les investisseurs ne regardent plus les indicateurs techniques mais les tweets pour analyser les actions.

J’enchaîne sur la partie de cette Newsletter qui mêle astuce et culture générale en investissement 👇


🔍 Pourquoi le dollar qui chute fait s'envoler nos actions françaises

Depuis janvier 2025, le dollar plonge de 10% tandis que le CAC 40 grimpe de 4% (données Morningstar).

Historiquement, quand le dollar faiblit, la Bourse de Paris s'envole.

Alors pourquoi ?

Tout se joue sur l'appétence au risque des investisseurs internationaux. Quand le dollar baisse, c'est souvent le signe que les investisseurs sont prêts à sortir des actifs "refuge" américains pour prendre plus de risques ailleurs.

Résultat : ils regardent vers l'Europe et nos actions françaises en profitent.

S'ajoute à cela un effet "style" : les actions françaises sont majoritairement des actions "value" (décotées) - c'est-à-dire sous-évaluées par le marché par rapport à leur valeur réelle - qui surperforment quand les investisseurs retrouvent l'appétit du risque.

Les gagnants actuels : BNP Paribas, AXA, Engie, Michelin qui caracolent...

Les perdants : Le luxe trinque, LVMH a perdu 27% depuis janvier, Kering -26%. Ces secteurs souffrent plus des tensions commerciales avec les États-Unis.

☝️ À retenir

Cette corrélation dollar faible = actions françaises fortes n'est pas une règle absolue, mais une tendance historique solide depuis 2008. De quoi relativiser les craintes sur l'impact des politiques de Trump sur nos entreprises.

L'Europe joue aussi ses cartes avec la baisse des taux de la BCE et les plans d'investissement allemands. Un cocktail qui rend nos actifs européens plus attractifs face à des actions américaines devenues chères.

Ici le point bourse 👇


🏛 Point marché

Pour ceux qui le veulent, vous pouvez suivre mes investissements sur Shares, la plateforme d’investissement réglementée en France qui permet d’investir à partir de 1€. Vous pourrez y investir avec moi en actions Europe et US, ETFs et cryptos.

➡️ Si tu ne comprends pas CAC 40 ou S&P 500, regarde ici le glossaire qui t’aidera à suivre pour les prochains briefs ou quand tu liras les Echos. Aussi, si le taux d'intérêt est flou pour toi, voici une explication vulgarisée.

Les marchés ont joué la montre cette semaine, coincés entre des signaux contradictoires des deux côtés de l'Atlantique. Pendant que l'Amérique surprend par sa résilience, l'Europe ferme le robinet des baisses de taux.

Surprise. Les États-Unis ont créé 139 000 emplois en mai (vs 126 000 prévus), avec un chômage stable à 4,2%. Mais attention, les salaires grimpent plus vite que prévu : +3,9% contre 3,7% attendus.

Pourquoi c'est important ? Ces chiffres montrent que l'économie US reste solide, mais ils compliquent la donne pour la Fed. Des salaires qui augmentent = risque d'inflation persistante = moins de chances de voir les taux baisser. Le marché obligataire l'a immédiatement compris : le rendement à 10 ans flirte maintenant avec les 4,50%.

De l'autre côté de l'Atlantique, c'est l'inverse. Avec une inflation revenue à 2%, la BCE considère que "le job est fait". La huitième baisse de taux de cette semaine pourrait bien être la dernière d'un cycle entamé il y a un an.

Côté pétrole : +4,2% pour le Brent et +4% pour le WTI.

Pourquoi cette hausse ?

1- L'effet "réconciliation" sino-américaine Les discussions entre Trump et Xi Jinping ont redonné espoir. Moins de tensions commerciales = économie mondiale qui respire mieux = plus de demande de pétrole. C'est mathématique.

2- L'OPEP+ maintient sa stratégie. Le cartel continue d'ouvrir progressivement les vannes avec +411 000 barils/jour prévus en juillet. Un équilibre délicat entre maintenir les prix et répondre à la demande.

3-L'Iran, joker imprévisible. Les spéculations sur un potentiel accord nucléaire USA-Iran ajoutent de l'incertitude. Plus d'accord = potentiellement plus de pétrole iranien sur le marché = pression à la baisse sur les prix.

Le pétrole navigue donc entre optimisme économique (qui pousse les prix vers le haut) et perspectives d'augmentation de l'offre (qui les tirent vers le bas). Un parfait exemple de marché tiraillé. 🎢

Très bonne semaine !

Filite

Filite

Par Jerome Vialla

Ex-sales trader US et Europe, j’ai lancé cette newsletter car :
1- J’en avais marre de devoir faire des recherches google pour comprendre le contexte d’un article
2- Ça faisait partie de mon métier d’écrire de la recherche pour des portfolios managers
3- J’aime beaucoup l’exercice de vulgarisation de mécanismes techniques